Pourrais-tu nous parler de ton expérience de cycliste professionnel ?
Une magnifique expérience que ça soit sportivement ou humainement, après avoir fait mes classes sur les courses Suisses et à l’étranger avec l’équipe nationale junior. J’ai pu intégrer l’équipe de BMC développement qui m’a vraiment fait passer un palier et comprendre le monde du cyclisme professionnel. Humainement ce fût également une superbe expérience dans une équipe très cosmopolitique, j’en ai profité pour parfaire mes connaissances des langues étrangères. En 2016 j’ai intégré l’équipe continental pro « Roth Gruppe » et ainsi j’ai pu participer à certaines courses worldtour tel que le Tour de Romandie et Tour de Suisse. Cela m’a permis de côtoyer les meilleurs et également de me rendre compte à quel point le grand public prenait du plaisir à voir mon évolution dans le monde de la petite reine. Chose qui m’a beaucoup touché, tout comme les larmes de proches lors de mes titres de champion Suisse de la montagne.
En 2017, malgré le fait que ce fut ma meilleure année d’un point de vue résultats, j’ai décidé de ranger mon vélo pour mettre toutes les chances de mon côté pour une deuxième carrière professionnelle.
Quelles principales satisfactions en as-tu tiré ?
La satisfaction de réussir un objectif après tous les efforts et le stress.
Comment s’est passé la transition entre le milieu du sport professionnel et le monde de l’entreprise ?
Dans un premier temps, la transition a été pour ma part compliquée ; le rythme de vie change (week-end, semaine), je me suis cherché un peu car je n’avais plus d’objectifs à court, moyen et long terme. Dans le vélo, chaque jour contient ses objectifs et les courses sont proches les unes des autres. Il a fallu que je trouve de nouveaux objectifs de vie et que j’accepte une certaine routine un peu plus marquée. Physiquement, le corps te donne des signaux un peu particuliers car pour lui également le changement est abrupt.
Grâce au fait que j’ai continué du sport amateur et que j’ai pu m’épanouir dans mon nouveau travail, j’ai rapidement pu retrouver des objectifs et avoir du plaisir au quotidien dans mon nouveau style de vie.
D’un point de vue professionnel, je n’ai eu aucun souci à me mettre en avant car j’ai pu tout de suite utiliser mes compétences développées dans le sport et cela m’a beaucoup servi pour trouver ma place rapidement.
Quelle est ta fonction professionnelle actuelle ?
Je suis désormais agent principal (responsable d’agence) chez AXA pour la région de Verbier et l’Entremont
Quelles sont selon toi les principales qualités ( compétences ) qu’un athlète de haut niveau développe ?
L’envie, le fait de savoir à quel point le petit effort supplémentaire fera toute la différence. Le fait d’affronter les difficultés et rechercher des solutions dès que possible, sans laisser trainer les choses.
Un sportif connaitra l’importance de la préparation et supportera probablement le stress. Il aura déjà appris à avoir des échecs et se relever.
Tu présides un club cycliste important. Quelles sont tes principales tâches et préoccupations tout au long de l’année ?
Ce qui me tient à cœur pour le VCE Martigny est de réussir à faire fonctionner et « collaborer » toutes les activités du club. C’est-à-dire ; formation des jeunes sur route et vtt, aide pour les coureurs élites à passer professionnel, organisation des courses (3), épanouissement et partage pour la section des cyclos d’Octodure.
Les athlètes de haut niveau peuvent apporter beaucoup au milieu de l’entreprise. Quel est ton avis ?
Oui j’en suis persuadé, l’abnégation et la philosophie d’un sportif professionnel vont forcément apporter des éléments positifs et dynamiques dans une entreprise. Cependant attention pour les sportifs à ne pas oublier que contrairement au milieu sportif il aura comme collègues pleins de personnalités différentes et vision de la vie différente, il faudra parfois savoir s’adapter dans la communication et exigence.